
Le temps, la tectonique des plaques et le climat mettent en jeu des forces puissantes qui façonnent l’apparence de la Terre.
Jusqu’à aujourd’hui, les modèles de la géomorphologie récente de la Terre (100 millions d’années) étaient au mieux fragmentaires
, explique dans un communiqué Tristan Salles de l’Université de Sydney, l’auteur principal de ces travaux publiés dans la revue Science (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
« Pour prédire l’avenir, nous devons comprendre le passé. Or, nos modèles géologiques actuels ne fournissent qu’une compréhension partielle de l’évolution des caractéristiques physiques de notre planète. »
Le scientifique ajoute qu’il n’existait pas de modèle continu de l’interaction entre les bassins fluviaux, l’érosion à l’échelle mondiale et le dépôt de sédiments à haute résolution des millions d’années passées.
Le nouveau modèle à haute résolution (jusqu’à 10 kilomètres) permet de comprendre pour la première fois comment les paysages géophysiques actuels ont été créés et comment des millions de tonnes de sédiments se sont écoulés vers les océans.
Ce modèle intègre dans des strates d’un million d’années la géodynamique, les forces tectoniques et climatiques, ainsi que les processus de surface comme l’écoulement des fleuves et des rivières.
Il permet de saisir la dynamique du transfert des sédiments de la terre vers les océans d’une manière que nous n’avions jamais pu faire auparavant
, explique Laurent Husson, de l’Institut des Sciences de la Terre de Grenoble.
Ce nouveau portrait du flux de sédiments terrestres vers les environnements marins permet d’expliquer la chimie actuelle des océans
, ajoute Tristan Salles.
Repères
- La Terre s’est formée il y a 4,6 milliards d’années (au même moment que le système solaire);
- Au début, sa surface était majoritairement constituée de roches partiellement ou totalement fondues, qui se sont ensuite solidifiées;
- De l’eau liquide serait apparue à sa surface à peine 100 millions d’années après sa formation.
Prédire le futur
Comme la chimie des océans évolue rapidement en raison du changement climatique induit par l’humain, le fait de disposer d’une image complète peut nous aider à comprendre l’évolution des environnements marins
, note Tristan Salles.
« Nos résultats fournissent aux scientifiques d’autres domaines un contexte dynamique et détaillé pour préparer et tester des hypothèses, par exemple dans le domaine des cycles biochimiques ou de l’évolution biologique. »
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p class= »e-p »>En outre, le modèle permettra aux scientifiques d’étudier plusieurs hypothèses concernant la manière dont le paysage terrestre réagira à l’évolution des facteurs tectoniques et climatiques
.
Le modèle offre aussi une meilleure compréhension du rôle du mouvement des sédiments dans le cycle du carbone sur des millions d’années.