La capsule et son contenu céleste seront, dès leur arrivée, pris en charge par une équipe de la NASA qui prépare l’opération de cueillette depuis plusieurs mois.
Ces scientifiques, ingénieurs et militaires se rendront en hélicoptère pour la récupérer dans les instants suivant son contact avec la terre ferme. Ils s’assureront que l’échantillon n’a pas été contaminé par l’exposition à l’environnement terrestre.
Ils placeront la capsule dans une caisse métallique, qu’ils envelopperont de plusieurs feuilles d’un matériau plastique non réactif, puis d’une toile. Un harnais sera ensuite placé sur la caisse, qui sera attachée à un câble relié à un hélicoptère
, explique la NASA.
Puis, l’hélicoptère transportera la capsule jusqu’à une salle blanche temporaire installée sur le site de l’Utah. Dans ce type de pièce, l’air est contrôlé selon des paramètres très stricts pour minimiser les risques de contamination des fragments par des particules terrestres.
La cargaison sera ensuite préparée en vue de son transport, le lendemain, vers le Centre spatial Lyndon B. Johnson de la NASA, à Houston. Deux responsables de l’ASC
assisteront à l’ensemble de l’opération de transport.C’est à cet endroit que les scientifiques de la mission ouvriront la capsule pour en extraire l’échantillon, le documenter et l’entreposer.
Dans les mois qui suivront, la NASA procédera à des analyses préliminaires de l’ensemble de l’échantillon.
Jusqu’à un quart de l’échantillon sera distribué à 233 scientifiques de 38 institutions associés à la mission OSIRIS-REx. Ceux-ci réaliseront des études sur les caractéristiques physiques, chimiques et géologiques de Bennu. Des chercheurs canadiens de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université York et des universités de Calgary et Winnipeg ont été sélectionnés pour participer à ces travaux.
Grâce à notre participation à la mission, le Canada reçoit 4 % de l’échantillon total
, souligne Caroline-Emmanuelle Morisset, de l’ASC .
La portion canadienne n’arrivera au pays que dans plusieurs mois, si bien que l’ASC
travaille toujours à sa réception et à l’élaboration d’une salle blanche.« Nous avons des salles blanches à Saint-Hubert, mais elles ne sont pas, pour l’instant, au niveau approprié. On travaille à y arriver. »
Le milieu scientifique canadien aura ainsi accès pour la toute première fois à un échantillon d’astéroïde prélevé directement dans l’espace
, mentionne Caroline-Emmanuelle Morisset.
« L’idée est de distribuer des portions à la communauté scientifique. Elles seront remises au mérite après une évaluation des propositions. »
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p class= »e-p »>Les protocoles de conservation de l’échantillon seront élaborés par des scientifiques de l’Université de Toronto et du Musée royal de l’Ontario.
De plus, une analyse approfondie des cartes 3D sera réalisée par une équipe de l’Université de la Colombie-Britannique.
Repères
- Le Japon a été le premier pays à réussir l’exploit de rapporter des fragments d’astéroïdes deux fois, en 2010 et 2020, grâce aux sondes Hayabusa 1 et 2.
- Les États-Unis ont été les premiers à rapporter de la matière extraterrestre lors de la mission lunaire Apollo 11, en 1969.
- Les Américains ont aussi été les premiers à rapporter sur Terre un échantillon d’un corps céleste autre que la Lune, avec ceux récoltés dans la queue de la comète 81P/Wild par la sonde Stardust.