Ukraine : la destruction du barrage de Kakhova force l’évacuation de milliers d’Ukrainiens

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Elle a également causé de nouvelles inquiétudes pour la centrale nucléaire de Zaporijia, située à 150 km en amont du barrage hydroélectrique de Kakhovka, construit le long du Dniepr dans la région de Kherson et qui assure son refroidissement.

Dans cette capture d’écran publiée par le bureau présidentiel ukrainien, l'eau s'écoule par une brèche dans le barrage de Kakhovka.

Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir fait sauter le barrage.

Photo : Associated Press

Il n’y a pas de danger nucléaire immédiat, a assuré l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), soulignant que ses experts à la centrale de Zaporijia surveillaient la situation.

Zone occupée par la Russie

La centrale comme le barrage se trouvent dans des zones occupées par les forces russes après l’invasion lancée fin février 2022.

L’inondation est juste devant nos yeux. Personne ne sait ce qui peut se passer désormais. Un bon Russe est un Russe mort, je ne peux rien dire de plus, lâche à l’AFP Viktor, un habitant de Kherson.

Ces porcs [surnom injurieux donné aux Russes, NDLR] doivent fuir plus vite, ils doivent être chassés! Ce n’est pas une vie ça! Ici, ils tirent, et là, ils inondent!, ajoute Lioudmila, une autre habitante.

L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir fait sauter le barrage pour freiner son offensive.

Une zone partiellement inondée de Kherson en Ukraine.

Une zone partiellement inondée de Kherson le 6 juin 2023, après les attaques contre le barrage hydroélectrique de Kakhovka.

Photo : Getty Images / SERGIY DOLLAR

Cette attaque contre l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine intervient au lendemain de l’affirmation par l’Ukraine qu’elle avait gagné du terrain près de Bakhmout (Est), tout en relativisant l’ampleur des actions offensives menées ailleurs sur le front.

La Russie affirme repousser ces attaques d’envergure. Les autorités ukrainiennes disent préparer depuis des mois une vaste contre-offensive destinée à obliger les troupes russes à se retirer des zones qu’elles occupent.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réuni son conseil de sécurité et le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a accusé Moscou de crime de guerre.

Le Kremlin, lui, a dénoncé un acte de sabotage délibéré de Kiev et rejeté fermement les accusations ukrainiennes.

Les autorités locales installées en Ukraine par Moscou avaient auparavant incriminé de multiples frappes ukrainiennes sur le barrage selon elles partiellement détruit.

La ville de Nova Kakhovka, où se trouve le barrage, est inondée, selon son maire Vladimir Leontiev. Il avait auparavant assuré que le barrage n’est pas détruit et que c’est un bonheur immense.

Selon le premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, jusqu’à 80 localités sont menacées par l’inondation et des mesures d’évacuation sont en cours par train vers Mykolaiv. Elles s’effectuent sous les bombardements continus de l’artillerie russe qui ont blessé deux policiers, selon le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko.

Selon les autorités locales installées par Moscou, l’eau est montée de deux à quatre mètres. Cela ne menace pas les grandes localités en contrebas, a déclaré sur Telegram Andreï Alekseïenko, chef du gouvernement de la région de Kherson.

La guerre en Ukraine

Au total, les territoires côtiers de 14 localités où résident plus de 22 000 personnes sont menacés d’une inondation, a-t-il précisé. La situation est entièrement sous contrôle, a-t-il indiqué.

Kiev estime que le danger de catastrophe nucléaire augmente rapidement à la centrale. Moscou assure que la centrale, située sur les rives du Dniepr, mais plus haut que le barrage attaqué, n’est pas menacée.

L’exploitant ukrainien du barrage, Ukrgidroenergo, a estimé que le réservoir devrait être opérationnel durant les quatre prochains jours, mais son niveau décroît rapidement. Cela menace le système de sécurité de la centrale.

Le directeur de la centrale, Iouri Tchernitchouk, installé par l’occupation russe, a mentionné qu’à l’heure actuelle il n’y a pas de menace pour la sécurité de l’installation.

Tollé international

La Russie devra rendre des comptes pour ce crime de guerre que constitue la destruction d’une infrastructure civile, a affirmé le chef du Conseil européen Charles Michel.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg s’est dit scandalisé par l’attaque qui démontre une fois de plus la brutalité de la guerre menée par la Russie. Il a évoqué un acte scandaleux qui met en danger des milliers de civils et cause de graves dommages à l’environnement.

Pour le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a parlé d’un dynamitage, l’attaque donne une nouvelle dimension à la guerre menée par la Russie.

Le Royaume-Uni a souligné par la voix du chef de sa diplomatie, James Cleverly, que l’attaque intentionnelle d’infrastructures exclusivement civiles est un crime de guerre.

L’Ukraine a qualifié la Russie d’État terroriste devant la Cour internationale de justice, où les deux pays présentent cette semaine leurs arguments dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d’avoir soutenu pendant des années les rebelles séparatistes dans l’Est ukrainien depuis 2014.

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L’attaque sur le barrage a provoqué d’importantes évacuations civiles et de graves dommages écologiques, a dit le représentant ukrainien Anton Korynevych devant la plus haute juridiction de l’ONU. Les actions de la Russie sont les actions d’un État terroriste, un agresseur.

À Kiev, M. Iermak a dénoncé un crime de guerre et demandé au monde de réagir face au terrorisme et à l’écocide russes en Ukraine.

Outre le risque nucléaire, les responsables ukrainiens ont mis en garde contre un risque environnemental après le déversement dans le Dniepr de 150 tonnes d’huile à moteur, selon eux, avec un risque d’une nouvelle fuite.

Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l’offensive russe en Ukraine, permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou.

Aménagé sur le fleuve Dniepr dans les années 1950, pendant la période soviétique, l’ouvrage est construit en partie en béton et en terre.

Source :Radio Canada

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