
La région minière de Tr’ondëk-Klondike, qui se déploie sur le territoire de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in, au Yukon, fait maintenant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Réuni à Riyad, en Arabie Saoudite, jusqu’au 25 septembre pour sa 45e session, le comité du patrimoine mondial a commencé à annoncer samedi les nouveaux sites qu’il a choisi d’inscrire à sa prestigieuse liste.
Tr’ondëk-Klondike fait partie des 15 lieux qui ont été sélectionnés dimanche.
La candidature de Tr’ondëk-Klondike regroupait huit sites distincts témoignant de l’adaptation des Autochtones aux importants changements causés par la ruée vers l’or au Klondike, à la fin du XIXe siècle.
Entre 1896 et 1898, environ 30 000 personnes de partout dans le monde ont afflué vers la région du nord-ouest canadien dans l’espoir de trouver de l’or.

Rue King Street, ville de Dawson
Photo : Government du Yukon
Par leurs composantes archéologiques et historiques, les sites de Tr’ondëk-Klondike permettent de retracer différents aspects de la colonisation dans cette région, notamment les échanges entre les populations autochtones et les colons à Fort Reliance.
Ces lieux patrimoniaux se trouvent le long d’une bande de 85 kilomètres longeant le fleuve Yukon, dans la ville de Dawson, mais aussi dans les champs aurifères du Klondike. On compte parmi eux le camp de pêche Tr’ochëk, le village de Moosehide, de même que les rues et les bâtiments de construction vernaculaire de Dawson, épicentre de la ruée vers l’or.
Des sites comme Forty Mile, Fort Cudahy, Fort Constantine et Ch’ëdähdëk Tth’än K’et témoignent de la marginalisation grandissante et de la ségrégation dont a fait l’objet la nation Tr’ondëk Hwëch’in avec la colonisation.
Dawson, Moosehide et Black City illustrent quant à eux la manière dont les membres de cette nation se sont adaptés aux événements pour préserver leur identité et leur culture.

Le village Moosehide
Photo : Michael Edwards/Tr’ondëk Hwëch’in
Dans les différents sites, l’histoire de Tr’ondëk-Klondike est transmise par des archives documentaires et photographiques, mais aussi par les récits oraux des Tr’ondëk Hwëch’in. La conservation, la protection et l’entretien des lieux ont contribué à la valeur patrimoniale de Tr’ondëk-Klondike.
Chaque pays peut solliciter une inscription par année au patrimoine mondial de l’UNESCO. La candidature de Tr’ondëk Klondike avait été soumise par le gouvernement canadien en 2021 en tant que témoin d’une étape significative de l’histoire de l’humanité
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La région minière avait été inscrite sur la Liste indicative du Canada en 2004.
En 2022, le Canada a demandé l’inscription de l’île d’Anticosti au patrimoine mondial.
Parmi les autres sites retenus par l’UNESCO, on compte notamment le caravansérail persan (Iran), l’ancien Jéricho (Palestine), le corridor de Zeravchan-Karakoum des routes de la soie (Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan), le site archéologique de Koh Ker (Cambodge), les forteresses circulaires de l’âge des Vikings (Danemark) et la vieille ville de Kuldīga (Lettonie).