
La rencontre, dont une photo a été publiée sur le réseau social, est la première entre les deux dirigeants depuis l’invasion russe de l’Ukraine il y a 15 mois, que l’Inde a refusé de condamner.
M. Zelensky, qui devait initialement s’exprimer par vidéoconférence pendant le sommet, a atterri à Hiroshima en début d’après-midi à bord d’un avion de la République française.
Il y a rencontré peu après la première ministre italienne Giorgia Meloni, ainsi que le premier ministre britannique Rishi Sunak, avec qui il avait déjà eu une entrevue ce mois-ci lors d’une tournée en Europe.
Le chef d’État ukrainien arrivait d’Arabie saoudite, où il a plaidé vendredi la cause de l’Ukraine au sommet de la Ligue arabe devant certains
pays qui, selon lui, ferment les yeux
sur le conflit.
Peu après son arrivée à Hiroshima samedi après-midi, Zelensky a écrit sur Twitter que le G7 allait permettre d’importantes discussions avec les partenaires et les amis de l’Ukraine
et qu’on se rapprochera de la paix aujourd’hui
.
La veille, il décrochait le feu vert du président américain Joe Biden à une formation future des soldats ukrainiens pour les avions de combat américains F-16 qu’il réclame de longue date.
Et depuis vendredi, les dirigeants des pays membres du G7 – le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et le Japon – discutent des meilleurs moyens pour accentuer la pression sur la Russie, enlisée dans une guerre contre l’Ukraine depuis février 2022.
Le président ukrainien doit également rencontrer son homologue américain Joe Biden pour discuter de la mise en oeuvre pratique de la décision américaine d’autoriser de futures livraisons d’avions de combat à Kiev.
Des réunions bilatérales sont aussi prévues avec le premier ministre japonais Fumio Kishida et le président français Emmanuel Macron, qui s’est lui aussi dit prêt à apporter aux pilotes ukrainiens une formation dont les contours doivent encore être précisés.
C’est cependant chez les leaders des pays non alignés – l’Inde, le Brésil et l’Indonésie, notamment, ont été invités en tant qu’observateurs – que le président ukrainien pourrait réaliser les gains les plus importants.
Je crois que le Sud a largement voté avec le G7, mais il n’a pas participé aux sanctions
, a ainsi expliqué un haut responsable canadien, en faisant référence aux votes, aux Nations unies, visant à condamner l’invasion russe de l’Ukraine.
Ces pays n’ont pas participé aux condamnations de vive voix. Je crois que, comme [M.] Zelensky est là en personne et a cette capacité de plaider personnellement sa cause auprès de ces dirigeants dans des rencontres bilatérales, il pourrait faire valoir le fait que la question de la sécurité doit être globale.
Pour sa part, Tristen Naylor, directeur adjoint du G7 Research Group, estime que le fait que le président ukrainien se sente suffisamment à l’aise pour se rendre au Japon en dit long sur l’assurance de Kiev et l’évolution de la guerre. Les prochaines journées pourraient représenter un moment décisif dans le conflit, a-t-il ajouté.
Je ne pense pas que [Zelensky] serait venu [au Japon] s’il avait cru repartir les mains vides.
Appel du pied à la Chine
Les membres du G7 ont publié en parallèle un communiqué définissant une stratégie commune dans leurs relations futures avec Pékin.
Nous appelons la Chine à faire pression sur la Russie pour qu’elle mette fin à son agression militaire et retire immédiatement, complètement et inconditionnellement ses troupes d’Ukraine
, indique le document.
Nous encourageons la Chine à soutenir une paix complète, juste et durable basée sur l’intégrité territoriale et les principes et objectifs de la Charte des Nations unies, y compris dans le cadre de discussions directes avec l’Ukraine
, y lit-on encore.
Mise en garde de la Russie
Pendant ce temps, la Russie a mis en garde les pays occidentaux. Ceux-ci courent des risques colossaux
s’ils fournissent des avions de combat F-16 à l’Ukraine, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, cité samedi par l’agence de presse TASS.
Nous constatons que les pays occidentaux continuent d’adhérer au scénario de l’escalade. Cela implique des risques colossaux pour eux-mêmes
, a déclaré Alexandre Grouchko.
Quoi qu’il en soit, nous en tiendrons compte dans tous nos plans et nous disposons de tous les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
, a-t-il ajouté.