Menace nucléaire : quand le compteur s’accélère

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Mais ce qui inquiète surtout les experts en la matière, c’est le délitement du contrôle des armes nucléaires par les traités existants.

Le traité ABM (1972) interdisant les missiles antibalistiques, et qui a longtemps constitué un garde-fou des tensions nucléaires entre les États-Unis et l’URSS, est caduc depuis 2002. Celui sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987, a expiré en 2019 après les retraits américain puis russe.

Le traité New Start reste le seul à réglementer la taille et la composition des arsenaux des États-Unis et de la Russie. Or l’annonce récente par Vladimir Poutine de la suspension de la participation russe à ce traité, qui doit expirer en 2026, fragilise davantage l’équilibre mondial de sécurité.

Rien n’indique pour l’instant qu’il y ait des négociations en vue d’un suivi, ce qui signifierait qu’il n’existera plus aucun traité régissant le nombre d’armes nucléaires, déplore, en entrevue, Wilfred Wan, directeur du programme sur les armes de destruction massive pour le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute).

La Russie et les États-Unis possèdent à eux seuls plus de 90 % des forces nucléaires dans le monde. Les sept autres États qui en sont dotés (Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord) développent ou déploient de nouveaux systèmes d’armes, ou ont annoncé leur intention de le faire. Finie, donc, l’ère du désarmement post-guerre froide, observe Wilfred Wan, du SIPRI.

Le nombre d’armes nucléaires dans le monde avait pourtant considérablement diminué ces trois dernières décennies, en passant d’un record d’environ 70 300 en 1986 à une estimation de plus de 12 500 au début de 2023. Aujourd’hui, les États continuent de moderniser leurs forces nucléaires restantes à un rythme soutenu et plusieurs ajoutent de nouveaux types d’armes, selon divers rapports. Des armes plus utilisables sur le champ de bataille, observe M. Wan.

Il rappelle que les risques associés ne s’évaluent pas seulement en nombre de morts, mais aussi en termes d’impact environnemental et social que ces armes peuvent produire – les migrations, les famines causées.

La Chine est en pleine expansion de son arsenal. Le ministère américain de la Défense prévoit que Pékin pourrait disposer d’environ 1500 têtes nucléaires en 2035, selon un rapport publié en 2022, soit plus du triple de son armement actuel évalué à 410 ogives par la Fédération des scientifiques américains (FAS).

La Corée du Nord a intensifié ses essais de missiles, dont le plus inquiétant a eu lieu le 4 octobre, quand elle a effectué un tir balistique au-dessus du Japon. L’Iran continue d’augmenter sa capacité d’enrichissement de l’uranium. L’Inde modernise son arsenal nucléaire, qui compte quelque 160 ogives, tout comme le Pakistan (170).

Quand le recours à une seule ogive peut mener au désastre, c’est surtout l’engagement formel des États à restreindre leurs capacités nucléaires qui importe, plus que le nombre maximal d’armes autorisé, résume le chercheur onusien Pavel Podvig.

Source :Radio Canada

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