
Au Canada, l’été 2023 a été le plus chaud observé depuis 1950.C’est également le cas pour le Québec, particulièrement en juin et juillet. Les températures plus chaudes ont également persisté au mois d’août.
Ce sont là les résultats préliminaires auxquels sont arrivés les chercheurs du centre pour l’Étude et la Simulation du Climat à l’Échelle Régionale (ESCER).
Pour les températures maximums, un précédent record a été enregistré au Québec en 2014.

Philippe Gachon, professeur d’hydroclimatologie à l’UQAM
Photo : Radio-Canada
Pour ce qui est du Canada, un précédent record de température maximum avait été enregistré en 2022.
Par ailleurs, les chercheurs ont observé au Québec un contraste entre le nord, qui a été particulièrement chaud et sec, et le sud, où les températures étaient plus clémentes et où on a connu d’importants épisodes de pluie.
Des températures anormalement chaudes qui ont perduré dans certains secteurs. La sécheresse a évidemment favorisé les feux de forêt
, a souligné Philippe Gachon, professeur d’hydroclimatologie à l’UQAM, chercheur au centre pour l’Étude et la Simulation du Climat à l’Échelle Régionale (ESCER).
Cela est préoccupant pour l’automne au moment où on voit se former des cyclones tropicaux. Plus l’Atlantique est chaud, plus ça permet d’avoir des systèmes, pas nécessairement plus nombreux, mais plus intenses qui peuvent affecter nos régions.
Le centre pour l’Étude et la Simulation du Climat à l’Échelle Régionale (ESCER) emploie les mêmes données que l’agence européenne Copernicus. Les résultats finaux de leur étude devraient être publiés d’ici le début de la semaine prochaine.
2023 sera probablement l’année la plus chaude de l’histoire
L’été [juin-juillet-août] a connu les températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées, annonce mercredi l’observatoire européen Copernicus, pour qui 2023 sera probablement l’année la plus chaude de l’histoire.
L’effondrement climatique a commencé
, a déploré le secrétaire général de l’ONU António Guterres, dans un communiqué.
Notre climat implose plus vite que nous ne pouvons y faire face, avec des phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent tous les coins de la planète
, a-t-il ajouté, rappelant comment les scientifiques ont depuis longtemps mis en garde contre les conséquences de notre dépendance aux combustibles fossiles
.
Canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts sur les économies et l’environnement.
L’hémisphère Sud, où nombre de records de chaleurs ont été battus en plein hiver austral, n’a pas été épargné.
La saison juin-juillet-août 2023
, qui correspond à l’été dans l’hémisphère Nord, où vit la grande majorité de la population mondiale, a été de loin la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, avec une température moyenne mondiale de 16,77 °C
, a annoncé Copernicus.

Le fleuve Mékong, autrefois puissant, a été réduit à un mince cours d’eau dans le nord de la Thaïlande, un niveau record attribué à la sécheresse et à un barrage récemment ouvert à des centaines de kilomètres en amont au Laos.
Photo : Getty Images / LILLIAN SUWANRUMPHA
C’est 0,66 °C au-dessus des moyennes de la période 1991-2020, déjà marquée par l’élévation des températures moyennes du globe en raison du réchauffement climatique causé par l’activité humaine. Et largement au-dessus : 2 dixièmes environ du précédent record de 2019.
Juillet avait été le mois le plus chaud jamais mesuré, août 2023 est désormais le 2e, précise Copernicus.
Et sur les huit premiers mois de l’année, la température moyenne du globe est seulement 0,01 °C derrière 2016, l’année la plus chaude jamais mesurée
.
Mais ce record ne tient plus qu’à un fil, au vu des prévisions saisonnières et du retour en puissance dans le Pacifique du phénomène climatique El Niño, synonyme de réchauffement supplémentaire.
Et compte tenu de la chaleur en excès à la surface des océans, il est probable que 2023 sera l’année la plus chaude […] que l’humanité ait connue
, a déclaré à l’AFP Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.
La base de données de Copernicus remonte jusqu’en 1940, mais elle peut être comparée aux climats des millénaires passés, établis grâce aux cernes des arbres ou aux carottes de glaces et synthétisés dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU (GIEC).
Les trois mois que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis environ 120 000 ans, c’est-à-dire depuis le début de l’histoire de l’humanité.
Malgré trois années successives de La Niña, phénomène inverse d’El Niño qui a en partie masqué le réchauffement, les années 2015-2022 ont déjà été les plus chaudes jamais mesurées.

Au Pérou, un homme fouille dans des déchets, déposés illégalement sur la plage de Marquez bordant l’océan Pacifique, au terme de l’été 2023 qui s’est avéré être le plus chaud depuis le début de l’histoire de l’humanité, selon l’observatoire européen Copernicus.
Photo : Associated Press / Martin Mejia
Les températures continueront d’augmenter tant que nous n’aurons pas fermé le robinet des émissions
, essentiellement issues de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz, rappelle Samantha Burgess à trois mois de la COP28 de Dubaï.
Cette Conférence des Nations unies sur le climat, où s’annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles, est censée remettre l’humanité sur la trajectoire de l’accord de Paris : limiter le réchauffement bien au-dessous de 2 °C et si possible à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
À lire aussi :
Avec les informations de Jean Philippe Hughes
Avec les informations de Agence France-Presse