Les Maoris de Nouvelle-Zélande, modèle de réconciliation pour les Autochtones de partout

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Dans la classe de madame Tayla à l’école primaire de Rotorua, les élèves sont assis en cercle autour d’elle. Ils pratiquent vocabulaire et prononciation avec leur enseignante au visage arborant un tatouage traditionnel maori. Les enfants apprennent dans leur langue.

L’éducation est un des piliers de la revitalisation de la culture maorie. Depuis 1990, le gouvernement finance des écoles primaires d’immersion en maori comme celles de Rotorua.

Près de 30 % des Néo-Zélandais ont reçu de l’enseignement en maori l’an dernier.

Près de 30 % des Néo-Zélandais ont reçu de l’enseignement en maori l’an dernier.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Ces établissements reflètent les valeurs traditionnelles dans le but de revitaliser la langue, mais aussi la culture, ce qui a fait augmenter le taux de réussite des jeunes Maoris. De quoi émerveiller l’enseignante Tayla qui n’a pas eu ce privilège lorsqu’elle était toute jeune.

Les enfants grandissent avec leur propre langue, leur propre histoire, leurs propres chansons, explique l’enseignante, madame Tayla. Ils sont fiers de qui ils sont. Ils sont merveilleux!

Il n’y a pas que les écoles d’immersion, quelques cours sont aussi offerts au secondaire. Près de 30 % des Néo-Zélandais ont reçu de l’enseignement en maori l’an dernier.

Protéger et valoriser la culture maorie

Le haka est le symbole le plus connu de cette culture autochtone. Le rituel guerrier a contribué à la perpétuer.

Grâce aux touristes qui ont payé pour en connaître davantage sur la culture et pour visiter les merveilles naturelles du site de Rotorua, l’institut d’artisanat maori de Rotorua récupère une partie des recettes pour financer l’apprentissage des métiers d’art traditionnels.

Un artisan travaille sur une grosse sculpture de bois.

L’institut d’artisanat maori de Rotorua récupère une partie des recettes du tourisme pour financer l’apprentissage des métiers d’art traditionnels.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Les élèves et artistes sont les gardiens du savoir autochtone, en quelque sorte. Leurs sculptures contribuent à la promotion et la protection des traditions maories.

Nos traditions se cachent dans nos sculptures, notre tissage et à travers nos pratiques culturelles, explique Eraia Kiel, le directeur général de l’institut.

« Afin de comprendre qui nous sommes vraiment, nous devons plonger profondément dans notre culture. »

— Une citation de  Eraia Kiel, directeur général de l’institut d’artisanat maori de Rotorua

Revendications territoriales

Comme au Canada, les territoires ancestraux maoris sont au cœur des relations entre les Autochtones et le gouvernement pour la revitalisation de la culture. Des institutions conjointes gouvernement-Maori ont été créées pour favoriser la conciliation. Mais dans beaucoup de cas, la rétrocession découle de longues négociations.

En 2006, 14 lacs en piètre état ont été restitués aux Maoris après de longues négociations à Rotorua, en reconnaissance des torts commis lorsqu’ils ont été bannis de leurs terres et plans d’eau.

William Anuru travaille pour l’organisme qui a été créé afin d’assurer la régénération de l’écosystème. Il arpente quotidiennement les lacs.

William Anuru (à gauche) lors d'une de ses visites quotidiennes sur un lac.

William Anuru (à gauche) lors d’une de ses visites quotidiennes sur un lac

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Des générations entières ont perdu leur lien à la terre ou à l’eau, croit-il. Pouvoir le retrouver a un impact positif sur les jeunes générations.

Des élèves de la région participent d’ailleurs aux efforts de protection. William Anuru leur apprend à se débarrasser des espèces invasives capturées dans des filets installés sur les berges.

Le rapport à la terre prend un tout autre sens pour ces enfants qui pêchent et profitent des lacs, ce qui était encore impensable il n’y a pas si longtemps.

Institution unique, le tribunal de Waitangi se penche sur de nombreuses revendications territoriales du genre. Mais elle ne dispose que de pouvoirs de recommandations.

Dans certains cas, les travaux de l’organisme mènent à des négociations gouvernementales, mais pas assez souvent, selon Debbie Packer, la co-cheffe du Parti maori qui réclame plus de pouvoirs pour le tribunal de Waitangi

Un paysage de la Nouvelle-Zélande.

Le tribunal de Waitangi se penche sur de nombreuses revendications territoriales du genre, ne dispose que de pouvoirs de recommandations.

Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc

Elle croit aussi que les préoccupations maories sont souvent ignorées en politique même si, sur les 120 élus actuels, 25 sont maoris et que sept circonscriptions sont réservées aux Autochtones.

Les politiciens se battent pour le statu quo, dit-elle.

« La plupart des politiques visent les blancs de la classe moyenne. Avec une jeune population maorie et des défis sans précédent, il est important pour nous de bousculer l’ordre établi. »

— Une citation de  Debbie Packer, la co-cheffe du Parti maori

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p class= »e-p »>Malgré toutes les avancées et leur statut de modèle de réconciliation autochtone, beaucoup reste encore à faire pour les Maoris. L’élimination de la discrimination raciale et la protection des territoires sacrés demeurent un combat à long terme.

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Source :Radio Canada

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