Le président Joe Biden arrive à Ottawa jeudi pour une visite éclair de 24 heures

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Comme l’exige le protocole, le président et son épouse Jill seront d’abord accueillis au pays par la gouverneure générale Mary Simon, représentante de la Couronne britannique au Canada.

Joe Biden doit également prononcer un discours vendredi devant les membres du Parlement. Le président doit aussi avoir une rencontre privée à la résidence de Justin Trudeau. Une rencontre est aussi prévue avec le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre.

Le couple présidentiel sera enfin convié à un dîner d’État au Musée de l’aviation et de l’espace en présence de centaines de dignitaires et d’invités.

Bien que le Canada et les États-Unis soient des alliés historiques qui partagent la plus longue frontière non surveillée du monde, la dernière visite officielle d’un président américain au Canada remonte à Barack Obama, en 2009, si on exclut la brève participation de Donald Trump au sommet du G7 de La Malbaie, en 2018.

S’ils sont en contact régulièrement, les deux hommes n’ont que peu d’occasions de se rencontrer pour discuter vis-à-vis. Une série de réunions de travail a d’ailleurs été prévue entre le président Biden, Justin Trudeau et des hauts fonctionnaires canadiens et américains. Selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, cette visite du président au Canada consiste à faire le point sur ce que nous avons fait, où nous en sommes et ce que nous devons prioriser pour l’avenir.

Le chemin Roxham au menu

Plusieurs dossiers méritent en effet l’attention des deux hommes notamment le protectionnisme commercial, la guerre en Ukraine, la détérioration de la situation sécuritaire en Haïti, le faible engagement militaire du Canada à une époque où les menaces mondiales s’intensifient, l’Entente sur les tiers pays sûrs ainsi que l’afflux massif de migrants en provenance des États-Unis au point de passage du chemin Roxham, au Québec.

Une femme et ses trois enfants entourés de valises parlent à un agent armé.

Des dizaines de milliers de migrants en provenance des États-Unis tentent d’entrer au Canada chaque année depuis l’État de New York.

Photo : Reuters / Christinne Muschi

Un sujet sur lequel l’opposition talonne le gouvernement Trudeau depuis des mois, sommant Justin Trudeau de trouver un accord avec Washington au plus vite ou de se retirer carrément de l’Entente sur les tiers pays sûrs.

Le premier ministre a déclaré plus tôt cette semaine que les négociations ont cours depuis des semaines et qu’il pourrait avoir quelque chose à annoncer, sans toutefois faire directement référence à la visite de Joe Biden.

L’Entente sur les tiers pays sûrs a été conclue en 2004 par les deux pays afin d’encadrer l’accueil des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile qui se présentent aux frontières du Canada et des États-Unis.

Depuis l’afflux de dizaines de milliers de migrants en provenance des États-Unis chaque année à des points de passage irréguliers de la frontière terrestre, notamment au chemin Roxham, au Québec, la pression se fait forte à Ottawa pour renégocier les termes de l’Entente.

Ce que les Américains ne semblent pas si pressés de faire.

« Nous sommes bien conscients des préoccupations des Canadiens. Nous avons nos propres préoccupations. C’est un défi partagé. Je ne doute donc pas qu’ils en discuteront. »

— Une citation de  John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche

Protectionnisme américain

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p class= »e-p »>Outre les migrations, les barrières au commerce entre les deux pays seront une des priorités du gouvernement Trudeau dans la mesure où le Buy American Act – une doctrine protectionniste qui avantage les entreprises et les produits américains – prive les entreprises canadiennes de nombreux contrats au sud de la frontière. Ce qui est contraire, selon Ottawa, à l’esrpit des relations de libre-échange qu’entretiennent les deux pays depuis des décennies.

Un homme et une femme travaillent dans une usine d'assemblage du groupe Fiat Chrysler Automobiles à Windsor, en Ontario.

L’industrie automobile, le premier secteur d’exportation au Canada, génère quelque 80 milliards de dollars annuellement en activité économique.

Photo : Associated Press / Jerry S. Mendoza

Joe Bien étant très attaché aux politiques qui créent des emplois aux États-Unis , souligne l’ambassadrice du Canada à Washington, Kirsten Hillman, le Canada ne peut se permettre des exclus de l’économie américaine.

Au moins 60 % des biens matériels que le Canada exporte aux États-Unis entrent dans la fabrication d’autres produits, et il en va de même pour ce que le Canada importe des États-Unis, souligne Mme Hillman. Donc, si nous commençons à nous exclure de nos chaînes d’approvisionnement, l’impact économique sur les emplois dans notre propre pays sera énorme. Nous nous tirons dans le pied, essentiellement – les deux pays , explique l’ambassadrice.

Un rôle de premier plan pour le Canada en Haïti?

Joe Biden pourrait de son côté demander au Canada d’intervenir militairement en Haïti pour y rétablir l’ordre et chasser les bandes armées qui contrôlent désormais plus de la moitié de la capitale, Port-au-Prince.

Aux prises avec une épidémie de choléra, des services médicaux exsangues, une absence de sécurité publique, une économie en lambeaux et un gouvernement intérimaire totalement impuissant, le pays est aujourd’hui au bord de la guerre civile.

Un homme vêtu d'une tunique aux couleurs nationales se tient devant une fourgonnette en flammes dans une rue haïtienne.

Des bandes criminelles contrôlent maintenant plus de la moitié de Port-au-Prince, en Haïti.

Photo : Reuters / Jeanty Junior Augustin

L’administration du président Biden, qui doit composer avec la guerre en Ukraine, la montée en puissance de la Chine et plusieurs autres situations sécuritaires dans le monde aimerait en effet que le Canada – qui abrite une grande diaspora d’Haïtiens francophones – assure le leadership pour rétablir l’ordre et la sécurité en Haïti.

Beaucoup de pression est exercée en ce sens sur Ottawa, selon le professeur de l’Université Carleton, Stephen Saideman qui ajoute que Justin Trudeau refuse de se lancer dans une pareille aventure.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby n’a pas précisé mercredi si Joe Biden a l’intention de faire une telle demande au gouvernement canadien lors de sa visite.

Pour ce qui est d’une force multinationale ou de quelque chose du genre, je ne veux pas devancer la conversation. Comme nous l’avons déjà dit, si c’est nécessaire, s’il y a une place pour cela, tout cela devra être réglé directement avec le gouvernement haïtien et avec l’ONU , a déclaré M. Kirby à La Presse canadienne.

Le plus important déploiement militaire à l’étranger du Canada est actuellement en Lettonie dans le cadre des opérations de l’OTAN pour augmenter sa présence militaire en Europe et aux frontières de la Russie.

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Source :Radio Canada

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