
Pour la quatrième fois en cinq jours, jeudi, le port ukrainien d’Ismaïl a subi l’assaut de l’offensive russe, ce que Kiev interprète comme une campagne soutenue pour compromettre ses exportations de céréales.
Le gouverneur de la région d’Odessa, où est situé le port d’Ismaïl, affirme que l’attaque menée par des drones a blessé un chauffeur de camion et endommagé des silos à grains.
La défense ukrainienne dit avoir intercepté 25 des 33 drones lancés par Moscou durant la nuit dans la région de Sumy (nord) et dans la région d’Odessa, plaque tournante des exportations agricoles en Ukraine.
Plus tôt cette semaine, le président russe Vladimir Poutine avait refroidi l’espoir de son homologue turc, Recip Tayyip Erdogan, de raviver l’accord céréalier de la mer Noire. Entérinée en juillet 2022, cette entente créait des corridors sécuritaires pour l’exportation de blé ukrainien. Pour le président russe, elle ne pourra être reconduite que si l’Occident prend des mesures pour faciliter les exportations russes de nourriture et de fertilisants, ce à quoi Kiev s’oppose.
Depuis son retrait de l’entente, en juillet dernier, Moscou multiplie les attaques pour compromettre la capacité de Kiev à exporter son blé.
Le Kremlin qualifie par ailleurs de très mauvaise nouvelle
l’annonce, faite par le Pentagone mercredi, de procurer à l’Ukraine des munitions à l’uranium appauvri. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, soutient que ce type de munitions, utilisées par l’armée américaine dans l’ex-Yougoslavie, avaient causé des cancers et d’autres maladies, ce que dément Washington.
En plus d’armes, les États-Unis promettent un nouvel octroi d’un milliard de dollars à l’Ukraine pour lutter contre l’invasion russe, une annonce faite par le secrétaire d’État Antony Blinken qui poursuivait jeudi une visite surprise en Ukraine.
L’arrivée du secrétaire d’État, mercredi, avait été assombrie par une attaque menée contre un marché achalandé de la ville de Kostiantynivka, dans l’est de l’Ukraine, et dont le bilan s’élève à 17 morts et plus d’une trentaine de blessés. Condamnée tant par l’Union européenne que par la Maison-Blanche, l’attaque de ce marché n’a suscité jusqu’à présent aucun commentaire de la part de Moscou, qui dit ne viser que des cibles militaires en Ukraine.
Des drones ciblent Rostov-sur-le-Don, en Russie

Des enquêteurs sont sur les lieux d’une attaque de drone survenue à Rostov-sur-le-Don, en Russie qui aurait fait un blessé selon le gouverneur de la région.
Photo : Associated Press
Le ministère de la Défense russe a par ailleurs blâmé l’Ukraine pour de nouvelles attaques de drones en sol russe dans la nuit de mercredi à jeudi. L’une d’elles ciblait Moscou, aux dires du maire Sergei Sobyanin, qui ne rapporte ni blessés ni dommages.
Mais à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, des drones ont blessé une personne, endommagé des voitures et fait exploser les fenêtres de trois immeubles, selon le gouverneur de cette région située à proximité de la frontière ukrainienne.
Dans la région de Bryansk, également frontalière de l’Ukraine, les débris d’un drone ont endommagé une gare ferroviaire et des voitures, selon les autorités russes.
Vendredi dernier, l’Ukraine avait pour la première fois revendiqué une attaque de drones contre un aéroport à partir du territoire russe. Les attaques de drones attribuées à l’Ukraine et prenant pour cible tant Moscou que d’autres villes russes sont devenues quasi quotidiennes depuis plusieurs mois.
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Avec les informations de Associated Press, La Presse canadienne et Agence France-Presse