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0 Il n’avait jamais fait l’objet d’une description complète
, dit Ashley Reynolds, biologiste de l’évolution et auteure principale d’une étude (Nouvelle fenêtre)(en anglais) publiée dans le Journal of Quaternary Science.
Le canis dirus que l’on traduit par loup menaçant
, loup géant
ou encore loup sinistre
est aussi apparu dans la série Game of Thrones.
Par conséquent, le Canada a son premier loup canis dirus.
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Une carte indiquant l’endroit où le fossile a été découvert, dans les environs de Medecine Hat.
Photo : Ashley Reynolds/Royal Ontario Museum/Journal of Quaternary Science
Le spécimen n’a pas été facile à identifier, car il a entre 25 000 ans et 50 000 ans et il consistait en une mâchoire très écrasée, avec quelques dents restantes. Nous avons tout de suite su qu’il s’agissait d’un membre de la famille des chiens, de la taille d’un loup
, explique Ashley Reynolds.
Il s’agissait, soit d’un loup gris, soit d’un loup sauvage. Il existe des moyens de les différencier grâce aux dents, mais cet animal était trop vieux pour cela. Lorsqu’un animal devient très vieux, dit Ashley Reynolds, il commence à user ses dents, ce qui peut entraîner l’usure de certaines d’entre elles.
Bien que les grands loups aient tendance à être nettement plus grands que les loups gris, cet individu se situait dans la fourchette de taille des deux espèces.
Les chercheurs ont donc essayé autre chose.
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Ils ont décidé de relever des points le long du contour du fossile et de recourir à un programme informatique pour estimer sa forme. Ils ont ensuite comparé les résultats avec les valeurs connues pour les loups gris et les canis dirus.
C’est l’exemple confirmé le plus septentrional de l’espèce jamais découvert.
En effet, à l’époque, la majeure partie de ce qui est aujourd’hui le Canada était recouverte d’une immense calotte glaciaire qui, de temps en temps, s’est retirée. Ainsi, la disparition de ces masses de glace a permis aux animaux de se déplacer du Yukon jusqu’au centre et au sud-est de l’Alberta.
Ceci a laissé place à un bestiaire de la période glaciaire qu’il est difficile d’imaginer dans les plaines herbeuses et ondulantes le long de la rivière Saskatchewan Sud, où le canis dirus a pu être découvert.
À l’époque on y trouvait des paresseux géants, des chevaux sauvages, des chameaux, des mammouths et des mastodontes. Les recherches antérieures de la biologiste Ashley Reynolds ont permis de trouver des chats à dents de sabre dans le même gisement que le grand loup.
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Une figure tirée de la nouvelle étude et montrant une mâchoire inférieure d’un loup gris, en haut, celle d’un canis dirus du Pérou, au milieu, et le fossile d’une mâchoire fortement écrasée trouvée à Medicine Hat, en Alberta.
Photo : Ashley Reynolds/Royal Ontario Museum/Journal of Quaternary Science
La signification de la découverte
La confirmation de la présence des grands loups nous permet de mieux comprendre à quoi ressemblait la période glaciaire au Canada
, explique Ashley Reynolds. Nous commençons à avoir une meilleure idée de ce qui vivait au Canada dans le passé. Nous observons une faune très similaire à celle que l’on trouve même en Californie.
Toutefois, cette région aurait également connu un mélange unique d’espèces méridionales et arctiques. Certains éléments indiquent, par exemple, que des lions des cavernes auraient pu vivre dans la région.
Selon Ashley Reynolds, il reste encore beaucoup de choses à apprendre sur le Canada de la période glaciaire.
Les fossiles canadiens, en particulier ceux de la période qui a suivi les dinosaures, sont relativement peu étudiés, relève-t-elle. Nous commençons à peine à comprendre à quoi ressemblait le paysage.
Avec les informations de La Presse canadienne
