
L’explosion de la fusée, la plus grande jamais construite, ne représente toutefois pas un échec pour l’entreprise du milliardaire Elon Musk. SpaceX estime que le fait que la fusée ait réussi à décoller de son pas de tir représente déjà une immense réussite.
La cause de l’explosion n’est pas encore connue.
Lundi, une première tentative de lancement avait été annulée dans les dernières minutes du compte à rebours, à cause d’un problème technique. Il s’agit du premier vol d’une fusée immense, très complexe
, avait déclaré le patron de SpaceX, Elon Musk, en qualifiant ce test de très risqué
.
Du haut de ses 120 mètres, Starship appartient à la catégorie des lanceurs superlourds, capables de transporter plus de 100 tonnes de cargaison en orbite. Sa puissance au décollage doit être plus de deux fois supérieure à celle du légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo (111 mètres).
L’engin, qui fonctionne à l’oxygène et au méthane liquides, n’avait encore jamais volé dans sa configuration complète, avec son premier étage surpuissant, appelé Super Heavy.
Seul le deuxième étage du véhicule, le vaisseau Starship, qui donne par extension son nom à la fusée entière, a effectué des tests suborbitaux (à environ 10 km d’altitude).
Ce vol inaugural était sans aucun doute suivi de très près par la NASA
. L’agence spatiale américaine a choisi ce vaisseau pour faire réatterrir, pour la première fois en plus d’un demi-siècle, ses astronautes sur la Lune, lors de la mission Artemis III officiellement prévue en 2025.Les astronautes décolleront séparément à bord de la nouvelle mégafusée de la NASA
, SLS (98 mètres de haut, avec une puissance au décollage quasiment deux fois inférieure à celle prévue pour Starship).Ils se rendront jusqu’à la Lune dans la capsule Orion, et celle-ci s’amarrera alors au vaisseau Starship, préalablement placé en orbite lunaire. C’est lui qui fera descendre les astronautes sur la surface de la Lune. Sans cet alunisseur, Artemis III ne pourra pas avoir lieu.
À l’avenir, la fusée doit être entièrement réutilisable. Super Heavy devra revenir sur sa tour de lancement, équipée de bras pour l’attraper.
Le vaisseau Starship devra, lui, revenir se poser sur Terre à l’aide de rétrofusées. C’est cette manœuvre qui avait été plusieurs fois tentée en 2020 et 2021. Plusieurs prototypes étaient alors redescendus trop vite, et avaient percuté le sol dans d’impressionnantes explosions, avant que l’un d’eux ne réussisse finalement son atterrissage.
L’idée d’un lanceur réutilisable, la grande stratégie d’Elon Musk, est de casser les prix. Chaque vol de Starship pourrait à terme ne coûter que quelques millions
de dollars, a-t-il redit dimanche.
La fusée a déjà des clients : son premier vol avec équipage est prévu en partenariat avec le milliardaire américain Jared Isaacman. Un autre milliardaire, le Japonais Yusaku Maezawa, et l’entrepreneur américain Dennis Tito (le premier touriste spatial de l’histoire) ont également annoncé qu’ils monteraient à bord pour un voyage autour de la Lune.
Mais pour Elon Musk, Starship est surtout le vaisseau qui doit permettre à l’humanité de devenir multiplanétaire : Nous avons un chemin ardu de deux ou trois ans devant nous […], mais à la fin, nous devrions avoir quelque chose qui permette d’installer une base sur la Lune et sur Mars.