Haïti : « la population n’a plus d’autres solutions, maintenant c’est le sauve-qui-peut »

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C’est avec la gorge serrée que Patrick Auguste, en entrevue avec Radio-Canada, a évoqué la situation dans son pays d’origine, Haïti. La semaine dernière, sa cousine a été assassinée alors qu’elle sortait de son travail. Son malheur? Elle était au mauvais endroit, au mauvais moment.

Elle s’est retrouvée au milieu d’un champ de tir et puis elle a reçu une balle à la tête. […] Sa cousine [de la victime] avait été kidnappée il y a quelques mois. Mon frère avait été kidnappé avant ça, détaille M. Auguste.

Un homme en entrevue avec Radio-Canada.

Patrick Auguste, président de l’association culturelle de la jeunesse haïtienne du développement à Ottawa

Photo : Radio-Canada

En effet, Haïti est en ébullition depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Des gangs criminels sèment actuellement le chaos dans le pays.

Dans la capitale Port-au-Prince, il a été rapporté lundi dernier que plus d’une dizaine de membres présumés d’un gang ont été lapidés et brûlés vifs par des habitants, selon la police et des témoins.

Pour Patrick Auguste, qui est aussi le président de l’Association culturelle de la jeunesse haïtienne du développement à Ottawa, il faut agir vite.

[La situation] s’empire, parce qu’on la vit depuis plusieurs années. Ce que je constate est que ces derniers jours, il semble que la population est tellement à bout, qu’elle se fait justice maintenant elle-même, croit-il.

Interventions externes?

Pour en finir avec la violence, il est important de communiquer et laisser le leadership de solution stratégique au peuple haïtien, croit Ketcia Peters, directrice générale de l’organisme Nord-Sud développement racines et cultures Canada, en plus d’être consultante internationale.

Une femme en entrevue avec Radio-Canada.

Ketcia Peters, directrice général de l’organisme Nord-Sud développement racines et cultures Canada et consultante internationale

Photo : Radio-Canada

C’est une situation très douloureuse et très urgente. La solution ne peut pas venir de la population européenne. La solution doit venir du peuple. Même nous, en tant que la diaspora canadienne qui ne vivons pas en Haïti, nous devons communiquer, lance-t-elle.

« Nous devons avoir un plan stratégique pour pouvoir les écouter et voir ce qu’ils veulent faire, et comment on peut les aider […] pas leur dire « voilà la solution », mais vraiment les écouter »

— Une citation de  Ketcia Peters, directrice générale de Nord-Sud développement racines et cultures Canada et consultante internationale

Mais pour d’autres, au contraire, il est impératif que la communauté internationale intervienne. C’est ce que pense notamment Roromme Chantal, professeur à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton.

À court terme, les gouvernements des principaux pays impliqués en Haïti – le Canada ou les États-Unis – devraient envisager une forme d’aide d’urgence au pays en termes, par exemple, d’équipements nécessaires à la police nationale, illustre-t-il.

« C’est une nouvelle étape dans la crise puisque, avant, les gangs violaient, volaient, kidnappaient, rançonnaient. La population fuyait leur maison, se réfugiait où ils le pouvaient. Mais aujourd’hui, toutes les zones sont sous l’emprise, le contrôle des bandits. Voilà la population qui commence à répondre. »

— Une citation de  Roromme Chantal, professeur à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton
Un homme en entrevue avec Radio-Canada.

Roromme Chantal, professeur à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton

Photo : Radio-Canada

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p class= »e-p »>Il faudrait tout d’abord que la communauté internationale encourage la mise en place d’un gouvernement d’union nationale composé d’individus au-dessus de tout soupçon de corruption, fait-il valoir.

À lire aussi :

Manifestations à venir

En mars, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, avait annoncé une aide de 100 millions de dollars pour soutenir et former la police nationale d’Haïti.

Pendant ce temps, Patrick Auguste annonce une série de manifestations autant à Washington qu’à Ottawa afin de solliciter une intervention internationale en Haïti.

Les gouvernements canadiens et américains, qui ont quand même un poids dans la balance, ne nous écoutent pas. Alors [les manifestations que nous faisons], c’est pour que la diaspora haïtienne soit plus écoutée et plus unie, ajoute M. Auguste en guise de conclusion.

Avec les informations de Rosalie Sinclair et de Daniel Bouchard

Source :Radio Canada

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