Évacuations des étrangers dans un Soudan livré au chaos

Vues : 16
0 0
Durée de lecture :4 Minute, 4 Secondes

Plusieurs pays, dont le Canada, conseillent à leurs ressortissants d’éviter tout voyage au Soudan. On conseille aux ressortissants canadiens toujours sur place de rester à l’abri dans un endroit sécuritaire jusqu’à ce que la situation se stabilise .

Alors que le chaos s’installe avec en arrière-plan des explosions et des tirs dans la capitale et dans d’autres villes, l’ambassade canadienne à Khartoum a temporairement suspendu ses activités. Des diplomates canadiens ont été évacués dimanche par des militaires américains de l’équipe d’élite de la Navy SEALs, rapporte le New York Times.

Trois hélicoptères ont atterri dans une zone ouverte une demi-heure après minuit […] Alors qu’un cordon de sécurité protégeait l’appareil, près de 90 personnes sont montées à bord : 72 membres du personnel de l’ambassade américaine, ainsi que six diplomates canadiens et quelques représentants d’ambassades occidentales et des Nations unies, précise le journal.

Des civils et des militaires descendent d'un avion de l'armée française.

Des citoyens français évacués du Soudan arrivent à la base aérienne des forces armées françaises stationnées à Djibouti.

Photo : Reuters / ETAT-MAJOR DES ARMEES

Quelques heures plus tard, raconte le quotidien américain, un convoi des Nations unies a commencé à sortir de la ville en serpentant vers Port-Soudan, sur la mer Rouge, tandis que les diplomates britanniques et français étaient escortés jusqu’à un aérodrome situé à l’extérieur de la ville, où des avions-cargos militaires les attendaient.

D’autres groupes se sont dirigés vers Qadarif, une petite ville proche de la frontière avec l’Éthiopie, et un bateau affrété par l’Arabie saoudite a transporté ses diplomates en fuite de l’autre côté de la mer Rouge.

Par ailleurs, plus de 1000 ressortissants de l’Union européenne ont été évacués, a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, évoquant une opération complexe.

 Un avion de l'armée jordanienne.

Un avion militaire jordanien transportant des personnes évacuées du Soudan arrive à l’aéroport d’Amman le 24 avril tôt lundi.

Photo : Getty Images / KHALIL MAZRAAWI

Plusieurs capitales arabes ont également évacué des centaines de leurs ressortissants.

Un Libanais, parvenu à Port-Soudan en bus et prêt à embarquer sur un bateau, a confié à l’AFP être parti avec un tee-shirt et un pyjama. C’est tout ce qui me reste après 17 ans au Soudan, a-t-il ajouté.

Les violences, principalement dans la capitale et au Darfour, dans l’ouest du pays, ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3700 blessés.

La plupart des étrangers évacués sont des membres du personnel diplomatique. De nombreux ressortissants attendent, eux, toujours une place dans les longs convois de voitures blanches ou les bus siglés qui partent en continu vers Port-Soudan ou des bases aériennes hors de Khartoum.

Colère

Certains Soudanais, en colère et abandonnés, s’en sont pris dimanche aux négociateurs occidentaux qu’ils tiennent pour responsables de l’échec des pourparlers politiques censés conduire à un régime civil.

Pour beaucoup de Soudanais, les responsables étrangers sont allés trop loin en se montrant complaisants avec les généraux rivaux, les traitant presque comme des hommes d’État, alors que les deux hommes ont pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État et ont un long passé d’abus et de tromperies.

Certains Soudanais craignent que le départ des diplomates étrangers ne permette un tournant encore plus brutal dans les affaires du pays.

« Vous nous avez mis dans ce pétrin et maintenant vous arrivez pour prendre vos proches (ceux qui comptent) et nous abandonner à ces deux psychopathes meurtriers. »

— Une citation de  Dallia Mohamed Abdelmoniem, ancien journaliste et commentateur soudanais

<

p class= »e-p »>Des milliers de Soudanais ont déjà fui en Égypte, au Soudan du Sud et au Tchad, frontalier du Darfour. Cette région de l’ouest, la plus pauvre du pays, a été ravagée dans les années 2000 par une sanglante guerre ordonnée par le dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019, et mené notamment par les miliciens Janjawids, le gros des troupes du général Daglo aujourd’hui.

À lire aussi :

Aujourd’hui, alors que personne n’y a accès, cette région est de nouveau en proie aux pillages, aux attaques et aux atrocités.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) rapporte ainsi que 10 véhicules et six camions de nourriture ont été volés, soit 4000 mètres cubes d’aliments qui n’iront pas aux 45 millions de Soudanais, dont plus d’un sur trois souffrait de la faim avant le confit actuel.

Celui-ci a dégénéré en guerre samedi. Mais il couvait en réalité depuis des semaines entre les deux généraux. Alliés pour le putsch de 2021, ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’intégration des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) aux troupes régulières.

Sur le plan militaire, avec les deux camps engagés dans une guerre de l’information, il est impossible de savoir qui contrôle les institutions du pays ou les aéroports et dans quel état se trouvent les infrastructures.

Source :Radio Canada

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Burundi : un ancien premier ministre arrêté
Next post Algérie: le président effectuera une visite d’État en France en juin

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :