
Dans les années 1960, le paléobotaniste Rolf Mathewes a contribué à ramasser de nombreux fossiles en marge de la construction du campus de l’Université Simon Fraser (SFU) à Burnaby. Ces fossiles ont ensuite été entreposés jusqu’à tout récemment.
Approchant de la fin de sa carrière de professeur à la SFU, Rolf Mathewes a décidé d’étudier la collection qu’il a contribué à ramasser. J’ai pensé qu’il serait bien de faire quelque chose de ces fossiles avant ma retraite, [puisqu’]ils n’avaient jamais vraiment été étudiés
, raconte-t-il.
Ces recherches ont notamment révélé la présence de plantes subtropicales et de végétaux provenant de forêts en climat tempéré. Les résultats publiés dans le Journal international des sciences botaniques indiquent que les fossiles de la montagne de Burnaby datent de l’Éocène, une ère qui s’est terminée il y a plus de 30 millions d’années.
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Des palmiers en Colombie-Britannique?
Selon Rolf Mathewes, l’un des plus importants fossiles de la collection est une feuille de palmier. S’il n’est pas rare de trouver des palmiers qui survivent dans les arrangements paysagers des Britanno-Colombiens, ces arbres ne sont plus des plantes locales.
Si vous voulez savoir quel genre de climat il y avait ici, l’exemple le plus proche serait le climat des environs de Cape Fear, sur la côte est américaine.
Le refroidissement qui a suivi l’ère de l’Éocène a conduit au remplacement des palmiers par d’autres espèces plus adaptées. Les palmiers peuvent tolérer le climat [britanno-colombien d’aujourd’hui], mais pas suffisamment pour former une forêt
, note le paléobotaniste.
Parmi les autres espèces identifiées, il y a des hydrangées et d’autres plantes aujourd’hui éteintes.
Selon la professeure associée en sciences de la Terre Kendra Chritz, de l’Université de la Colombie-Britannique, les résultats de cette étude à laquelle elle n’a pas participé ajoutent des preuves à la thèse qui veut que la région de Vancouver ait été chaude durant l’Éocène.
Quand on pense aux milieux naturels des palmiers, on pense à la Californie, à la Floride, au Mexique… Imaginez quelque chose comme ça en Colombie-Britannique
, explique-t-elle.
Elle ajoute qu’il est important d’étudier des périodes comme l’Éocène afin de comprendre les changements du climat d’aujourd’hui. L’Éocène, précise-t-elle, avait de fortes concentrations de dioxyde de carbone, notamment. Ça nous donne une idée potentielle de ce que ça pourrait avoir l’air.
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Avec les informations d’Ali Pitargue