La réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies tenue dimanche à New York s’est conclue sans qu’aucune action ne soit décidée par ses membres concernant le conflit qui oppose Israël et le Hamas et qui a fait plus de 1000 morts en moins de 48 heures.
Je ne veux pas entrer dans ce qui a été discuté dans la rencontre, mais il y a un bon nombre de pays qui condamne les attaques du Hamas, a déclaré l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood, tel que cité par CNN. « Évidemment, tous ne condamnent pas les attaques, et je ne veux pas vraiment entrer là-dedans.
La rencontre s’est déroulée à huis clos et réunissait les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie – ainsi que les 10 membres élus.
Les 15 membres doivent voter à l’unanimité pour que toute déclaration ou résolution soit adoptée par le Conseil de sécurité.
Même si rien n’a été décidé pour le moment, les membres du Conseil ont néanmoins reconnu qu’il s’agissait d’un moment charnière
, selon BBC.
Robert Wood a insisté sur le fait que la situation était très dangereuse
et que les représentants travaillaient très fort pour tenter d’empêcher le conflit de s’étendre dans la région
, a rapporté CNN.
Plus tôt dans la journée, les États-Unis avaient appelé tous les membres du Conseil de sécurité à condamner fermement
l’offensive du Hamas palestinien contre Israël.
« Nous espérions entendre de la part des autres membres du Conseil une forte condamnation de ces actes terroristes odieux commis contre le peuple israélien et son gouvernement, avait lancé M. Wood juste avant la rencontre à huis clos.
Selon des sources diplomatiques, les membres du Conseil envisageaient la publication d’une déclaration commune, mais les discussions sont difficiles.

L’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Gilad Erdan, s’est adressé aux médias avant la réunion spéciale du Conseil de sécurité à New York.
Photo : Getty Images / Eduardo Munoz Alvarez
L’ambassadeur chinois Zhang Jun a indiqué que la Chine était en faveur d’une déclaration du Conseil. Nous condamnons toutes les attaques contre les civils
, a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la nécessité d’un retour à un processus de paix pour parvenir à une solution à deux États.
Israël a officiellement déclaré la guerre dimanche au Hamas après l’offensive inédite lancée la veille par le mouvement islamiste palestinien à partir de la bande de Gaza, dont le bilan s’élève à plus d’un millier de morts.
Par la voie de son ambassadeur Gilad Erdan, Israël a émis une demande au Conseil de sécurité avant la réunion de dimanche.
Les crimes de guerre du Hamas doivent être condamnés sans équivoque, ces atrocités inimaginables doivent être condamnées. Israël doit recevoir un soutien inébranlable pour se défendre.
De façon regrettable, pour certains médias et responsables politiques, l’Histoire ne commence que quand des Israéliens sont tués
, a répondu l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour, qui représente l’Autorité palestinienne et non le Hamas.
Nous n’accepterons jamais une rhétorique qui dénigre notre humanité et renie nos droits, une rhétorique qui ignore l’occupation de notre terre et l’oppression de notre peuple
, a-t-il ajouté, la voix serrée.
Le moment n’est pas venu de laisser Israël persister dans ses terribles choix. Le temps est venu de dire à Israël de changer de trajectoire et qu’il y a un chemin vers la paix dans lequel ni les Palestiniens ni les Israéliens ne sont tués.

L’ambassadeur palestinien Riyad Mansour, qui représente l’Autorité palestinienne, lors de la réunion spéciale du Conseil de sécurité.
Photo : Getty Images / Eduardo Munoz Alvarez
Le Conseil de sécurité, régulièrement divisé sur ce dossier, avait dénoncé en janvier dernier les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, estimant qu’elles mettaient en péril la solution à deux États.
Il s’agissait de la première décision du Conseil dans ce dossier en six ans.
En décembre 2016, pour la première fois depuis 1979, le Conseil avait demandé à Israël de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens.
À quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, les États-Unis n’avaient pas utilisé leur droit de veto, alors qu’ils avaient toujours soutenu Israël jusqu’alors dans ce dossier sensible et qu’ils ont continué par la suite.
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Avec les informations de Agence France-Presse