« C’est décevant » : l’absence des stars se fait sentir au TIFF

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C’est un rendez-vous pour les cinéphiles, mais aussi pour les chasseurs d’autographes. Le Festival international du film de Toronto (TIFF) s’annonce toutefois moins prestigieux cette année, en l’absence des grandes vedettes américaines pour cause de grève à Hollywood.

Rob Iafrate a des étoiles dans les yeux lorsqu’il relate sa rencontre avec Al Pacino, il y a quelques années. Je ne suis pas facilement impressionné, mais c’est un de mes [acteurs] préférés, raconte-t-il.

Depuis plus de 20 ans, le Torontois est propriétaire d’une entreprise de location de véhicules qui compte quelques limousines, mais aussi de gros VUS noirs très populaires auprès de la clientèle du TIFF, assure-t-il.

Rob Iafrate accoté sur une voiture.

Rob Iafrate est le propriétaire de l’entreprise A Celebrity Limousine. Il a plus de 20 festivals derrière la cravate.

Photo : Radio-Canada / Maxime Beauchemin

Le festival compte normalement pour 15 à 20 % des revenus annuels de M. Iafrate. Pour accommoder tous les clients, sa flotte passe alors d’une quinzaine de véhicules à une centaine. Mais cette année, les réservations sont nettement moins nombreuses. L’homme d’affaires estime que ses pertes se chiffreront en centaines de milliers de dollars.

C’est un événement énorme pour toute la ville [de Toronto], des services de limousine, aux restaurants, aux hôtels, énumère Rob Iafrate. Donc oui, c’est décevant.

Une bénévole prend une photo de deux jeunes femmes devant un logo géant du TIFF.

L’édition 2023 du TIFF se déroulera du 7 au 17 septembre.

Photo : Associated Press / Chris Pizzello

Charles Khabouth partage la même déception. L’homme d’affaires est propriétaire de nombreux restaurants, hôtels et clubs au centre-ville de Toronto. Pour lui, le TIFF est le point culminant de l’année, mais cette édition démarre dans la confusion.

Nous avons trois événements où de grosses célébrités ont confirmé leur présence […] alors que normalement, nous en avons une cinquantaine.

Depuis l’été, la production de films et de séries à Hollywood est complètement gelée à cause d’un conflit de travail qui oppose les acteurs et les scénaristes aux studios et plateformes de diffusion. En guise de moyen de pression, les célébrités n’ont pas le droit de promouvoir leurs films — y compris dans les festivals — à moins d’obtenir une dérogation de leur syndicat.

Après la pandémie, une grève

Il y a beaucoup de planification, beaucoup de travail qui est fait en amont pour arriver à cet événement-là, souligne Benjamin Rousse, analyste à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Pour les nombreuses entreprises qui comptent sur le TIFF, l’incertitude de cette édition est accentuée par l’inflation, les coûts de l’immobilier et les soucis hérités de la pandémie. Neuf PME sur 10 ont contracté des prêts du fédéral pendant cette période, rappelle la FCEI.

Il y a 43 % des entreprises canadiennes en ce moment qui disent qu’elles ne seront pas capables de repayer d’ici la fin de l’année sans avoir des conséquences négatives sur leurs entreprises. Puis même, certaines disent qu’elles devront fermer, note M. Rousse.

Plus d’attention pour les Canadiens?

Le malheur des entrepreneurs risque néanmoins de faire le bonheur de certains artisans du cinéma, qui n’auront pas à partager la lumière des projecteurs avec les stars d’Hollywood.

Une salle IMAX remplie de spectateurs lors de la première nord-américaine de Dune au Festival de Toronto.

Dune de Denis Villeneuve a eu sa première nord-américaine en 2021 au TIFF.

Photo : Getty Images / Emma McIntyre

Cette année, une cinquantaine d’œuvres canadiennes seront présentées au TIFF, y compris 20 productions québécoises. Il y aura plus d’attention pour ces réalisateurs. Il n’y a pas de bataille [avec] les stars. Je pense que ça va être une année où on découvre plus, souligne Andréa Picard, programmatrice au TIFF.

Même écho pour la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) du Québec. Une de ses directrices, Johanne Larue, croit que la grève donnera aux Québécois un peu plus d’espace.

Cette année, il y a 160 professionnels de l’industrie du cinéma québécois à Toronto.

Le TIFF a déjà démontré ses capacités d’adaptation par le passé, affirme pour sa part Kathy Motton, de l’agence touristique Destination Toronto. Nous avons vu que même en pleine pandémie, le festival a pu livrer un contenu incroyable, rappelle-t-elle.

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Source :Radio Canada

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