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Radio-Canada / Anyck Béraud
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Ces conteneurs sont surnommés piscines de survie
. Ce sont de petits bassins aménagés pour y enseigner les rudiments de la natation.
Pour y flotter.
Pour y parcourir quelques mètres sans toucher le fond.

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Zama n’est pas encore rendue à ce stade.
Cependant, elle vient de mettre sa tête dans l’eau pour la première fois.
Des rires fusent durant la leçon de natation donnée dans la cour d’une école située dans un secteur rural de Port Shepstone, dans l’est de l’Afrique du Sud.

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Le National Sea Rescue Institute (NSRI) est l’instigateur de l’installation de ces piscines-conteneurs qui comprennent aussi un coin douches.
On en compte maintenant quelques-unes en Afrique du Sud.
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Ces bassins permettent aux communautés défavorisées de suivre des cours de natation gratuits, affirme Siya Mthethwa, directeur de la prévention pour la province du KwaZulu-Natal.
L’urgence absolue pour son organisation consiste à prévenir les noyades, dont le taux est élevé en Afrique du Sud.

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Et ce taux est plus élevé chez les Noirs comparativement au reste de la population, selon un sondage récent du NSRI, notamment parce qu’un fort pourcentage d’entre eux ne savent pas nager, explique Siya Mthethwa.
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Une des explications remonte à l’histoire récente.
Pendant les décennies qu’a duré l’apartheid, de 1948 à 1991, les Sud-Africains de couleur ont moins eu la chance d’apprendre à nager que leurs compatriotes de la petite minorité blanche.
On leur interdisait l’accès à bon nombre de plages et de piscines publiques.
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Même s’il voit que la situation change chez les Noirs de la classe moyenne aisée qui ont accès à des piscines et à de l’eau propre, Nkazimulo Nyawose, un instructeur, constate que les effets du régime ségrégationniste se font toujours sentir.
Il le voit quand il donne ses cours dans les écoles.
« D’abord, je pose comme première question à la classe : « Qui ici peut nager? » Tous lèvent la main, et je me dis : « Wow, formidable! Je n’ai rien à faire ici. » Mais quand je lance ma deuxième question : « Qui sait nager en eaux profondes? » Là, plusieurs baissent la main. »
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Il y a aussi le facteur économique. Dans cette jeune démocratie sud-africaine dirigée depuis presque 30 ans par le Congrès national africain (ANC), les inégalités socioéconomiques subsistent et plombent la qualité de vie d’une bonne partie des Noirs.
De toute évidence, l’utilisation de l’eau à des fins récréatives n’est pas la priorité dans une communauté comme celle-ci, un township à Durban.
Les installations nautiques et aquatiques sont bien souvent situées loin du quartier, hors de portée.

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Swimming South Africa trouve qu’il n’y a pas assez d’infrastructures et que bon nombre d’entre elles sont mal entretenues.
Cette fédération nationale de natation souligne que seulement 3000 écoles sur 28 000 sont dotées de piscines au pays, essentiellement en milieu urbain et dans les secteurs autrefois réservés aux Blancs.
Elle organise donc des séances d’apprentissage de la natation dans des rivières et dans d’autres cours d’eau à proximité des communautés.
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Jessica Booth est monitrice à l’Université de Stellenbosch et participe à un programme mis sur pied par la Fédération nationale de natation qui a pour objectif ambitieux de faire de chaque Sud-Africain un nageur.
Cette étudiante de 20 ans pratique ce sport depuis l’enfance.
« En tant que nageuse de compétition, il est important pour moi d’aider des gens qui n’ont pas connu ce que j’ai vécu : j’ai grandi dans et autour des piscines. L’océan a fait partie de ma vie. C’est une bénédiction, cette occasion que leur offre l’université. »

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Il y a encore bien du chemin à faire pour voir monter considérablement le taux de Sud-Africains noirs qui savent nager.
Cependant, sur les plages et dans les piscines, à Durban par exemple, on croise des nageurs comme Lindo Mthethwa.
Enfant des townships et sauveteur de métier, il enchaîne avec aisance les longueurs de crawl.
Il dit qu’il a dû mettre une croix sur son rêve de participer, un jour, aux Jeux olympiques, faute d’argent pour s’entraîner sérieusement.
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Lindo Mthethwa ajoute que ses parents ont tenté de le dissuader de nager en lui disant qu’il allait attraper le choléra, la grippe ou d’autres maladies.
À la piscine-conteneur installée dans la région de Port Shepstone, il a fallu l’intervention du chef local pour rassurer une partie de la population, explique l’instructeur Nkazimulo Nyawose.
Les inquiétudes exprimées par une partie des Sud-Africains noirs, notamment en ce qui a trait à la présence de dragons et d’autres monstres, semblent se situer à mi-chemin entre la croyance populaire et une manière d’effrayer suffisamment les enfants pour qu’ils se tiennent loin des cours d’eau.
Pour cet instructeur, c’est un des grands obstacles qu’il faudra surmonter.
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