
Le marché régional de la dette publique est manifestement entré dans une zone de forte turbulence qui s’est accentuée depuis la semaine dernière. Après le Guinée-Bissau, le Mali et le Togo qui avaient mobilisé 50 milliards FCFA de moins, c’est au tour de la Côte d’Ivoire, première économie de la région de faire la grise mine sur un marché où ‘’l’argent se fait rare » pourrait-on dire.
En effet ce 28 février, Abidjan s’était présenté sur le marché avec l’objectif d’emprunter 85 milliards FCFA via des bons et obligations assimilables du trésor (BAT 6 mois, OAT 3 ans et 5 ans). Une opération pour laquelle les investisseurs ne lui ont proposé en tout qu’une enveloppe de 31,4 milliards FCFA, représentant un taux de couverture de 36,94%.
Peu enclins à prêter à la Côte d’Ivoire, les investisseurs ont au surplus durci leurs exigences. Résultat, le pays a dû se résigner à ne s’intéresser qu’aux bons du trésor de 6 mois pour lesquels il a retenu 22,2 milliards FCFA.
Les taux marginal et moyen pondéré de l’opération sont respectivement de 5,5% et 5,064%, tandis que le rendement moyen pondéré est ressorti à 5,20%, contre 3,94% pour la dernière sortie du pays sur la même maturité.
Cette situation d’échec généralisé est la résultante de la politique monétaire de la Banque Centrale soutenant les refinancements à taux variables dans un contexte où les taux directeurs ont été revus 3 fois à la hausse en moins d’un an.
