
Près de deux mois après le crash d’un Boeing de la China Eastern Airlines qui a fait 132 morts dans le Sud de la Chine, le Wall Street Journal rapporte que l’avion a répondu aux commandes de l’appareil lors de sa plongée en piqué vers le sol.
Si l’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC) n’a pas démenti sur le fond de l’article du journal américain, l’administration chinoise affirme qu’« aucune information pertinente sur l’enquête n’a été donnée à aucun média ». Ce mercredi, les mots clés #WallStreetJournal et vol #MU5735 sur le réseau Weibo, ne renvoyaient rien d’autre qu’à cette réponse officielle reprise par les relais de la censure. Aucun commentaire, aucune question sur ce qu’ont déclaré des sources proches du dossier aux États-Unis au Wall Street Journal.
« L’avion a fait ce qui lui a été dit de faire par quelqu’un dans le cockpit », a affirmé l’une d’elles, qui aurait eu accès aux données de vol. Les deux boîtes noires de l’appareil ont été récupérées il y a près d’un mois. Elles ont été fortement endommagées dans le crash, selon les autorités chinoises qui pour l’instant sont restées silencieuses quant à leur contenu.
Que s’est-il passé pour que l’avion plonge soudainement depuis son altitude de croisière dans des collines boisées du comté de Teng, dans la province méridionale du Guangxi ? Aucun problème météorologique n’avait été signalé ce jour-là sur la liaison entre Kunming dans le sud-ouest de la Chine et Canton dans le sud-est.
Le rapport préliminaire des enquêteurs de la CAAC précise d’ailleurs que l’équipage et le contrôle aérien ont maintenu une communication normale jusqu’à l’entrée de l’appareil dans l’espace aérien de l’aéroport d’arrivée. Pas de souci mécanique, non plus.
Selon les informations du Wall Street journal, les responsables américains du dossier se seraient donc intéressés aux pilotes. Or, deux jours après le drame, la compagnie aérienne avait déclaré que les trois pilotes à bord « disposaient d’une expérience de vol complète », qu’ils étaient en bonne santé, qu’ils avaient « une bonne conduite » ; le communiqué allant jusqu’à préciser que tous avaient « maintenu des relations harmonieuses avec leur famille ».
Une personne s’est-elle introduite par effraction dans la cabine de pilotage, s’interroge encore les sources du Wall Street Journal ? Aucun code d’urgence n’a été envoyé par l’équipage avant le drame, avaient souligné les autorités lors d’une conférence de presse post accident.