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Des rues complètement désertes à Khartoum. C’est le résultat d’une semaine de combats intenses dans la capitale soudanaise entre l’armée et les paramilitaires…Et ce, malgré les appels à une trêve pour la fin du ramadan. Certains habitants de plus en plus pessimistes quant à un arrêt des combats, sont résignés à passer une fin de jeûne morose.
« Le Soudan est condamné à subir des difficultés. C’est la volonté de Dieu que nous passions l’Aïd avec le bruit des tirs et du sang versé au lieu de ce que nous espérions : l’Aïd avec des sucreries et des pâtisseries, avec des enfants heureux et avec des gens qui accueillent leurs proches. C’est une situation difficile », explique Sami al-Nour.
« Nous remercions quand même le Seigneur, c’est sa volonté. Ce qui se passe était inévitable, car un pays dirigé par deux leaders ne peut pas avancer. Il ne peut y avoir deux armées. Nous sommes avec les forces armées du peuple puisqu’elles représentent le peuple », explique Ibrahim Awad, un autre habitant de la capitale.
Face à cette situation dont l’issue reste incertaine, de nombreuses familles soudanaises ont préféré quitter la ville et s’éloigner des zones de combats. Selon le HCR par exemple, plus de 10 000 personnes se seraient rendues au Tchad voisin. L’UNICEF qui s’inquiète de la difficulté d’acheminement de l’aide humanitaire a annoncé avoir recensé des victimes parmi les enfants.
« Nous avons actuellement des informations faisant état d’au moins neuf enfants tués et d’au moins 50 blessés. Ces chiffres continueront d’augmenter tant que les combats se poursuivront. L’aide humanitaire est essentielle. L’UNICEF et ses partenaires ne peuvent pas fournir cette aide si la sécurité de son personnel n’est pas garantie. Comme le dit le secrétaire général des Nations unies depuis une semaine, nous avons besoin que les différentes parties cessent immédiatement les combats, qu’elles respectent leurs obligations internationales, qu’elles mettent les enfants à l’abri du danger », déclare James Elder, porte-parole de l’UNICEF.
La Corée du Sud et le Japon ont annoncé l’envoi d’avions militaires pour évacuer leurs ressortissants bloqués dans le pays. Quant à l’Union européenne, elle multiplie les contacts pour obtenir un cessez-le-feu effectif et pouvoir évacuer en toute sécurité par voie terrestre ses 1.500 ressortissants pris dans les combats à Khartoum. Depuis le 15 avril, les affrontements, principalement dans la capitale, ont fait, selon l’OMS, plus de 400 morts et des milliers de blessés.
