

Plusieurs pays mènent des opérations de rapatriement de leurs ressortissants du Soudan où la guerre entre armée et paramilitaires fait rage depuis plus d’une semaine. Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3 700 blessés.
Pays arabes
L’Arabie saoudite a évacué samedi 91 Saoudiens ainsi qu’une soixantaine de ressortissants de 12 autres pays.
La Jordanie a déclaré samedi avoir commencé l’évacuation d’environ 300 de ses ressortissants.
L’Irak a pour sa part annoncé dimanche l’évacuation de 14 Irakiens de Khartoum « vers un site sécurisé de Port Soudan », assurant que les efforts se poursuivent pour évacuer ceux qui restent.
La veille, Bagdad avait annoncé que « l’équipe diplomatique irakienne avait été évacuée » de l’ambassade.
Le Liban a déclaré que 60 de ses ressortissants avaient également quitté Khartoum par la route et qu’ils étaient « en sécurité ».
L’ambassade de Tunisie à Khartoum a annoncé dimanche que l’opération d’évacuation des membres de la communauté tunisienne au Soudan commencera lundi. Pays voisin du Soudan, la Libye a annoncé par la voie de son ambassade à Khartoum l’évacuation de 83 Libyens de la capitale vers Port-Soudan.
Royaume-Uni, Irlande
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui aussi annoncé l’évacuation du personnel diplomatique du Royaume-Uni et de leurs familles.
« Les forces armées britanniques ont procédé à une évacuation complexe et rapide dans un contexte d’escalade de la violence et de menaces à l’encontre du personnel de l’ambassade », a tweeté M. Sunak.
L’Irlande a indiqué de son côté avoir entamé le « processus d’évacuation » de ses ressortissants et les personnes à leur charge.
Etats-Unis
Le président américain Joe Biden a annoncé samedi soir tard que l’armée avait « mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum ».
Quelque 100 soldats des opérations spéciales américaines ont participé à l’évacuation d’un « peu moins d’une centaine » de personnes, dont plusieurs diplomates étrangers, au moyen d’une opération héliportée, selon le département d’Etat. Une évacuation des autres ressortissants américains, qui seraient plusieurs centaines, n’est pas prévue « pour le moment ».
Pays de l’UE
Un responsable européen avait expliqué vendredi que l’Union européenne multipliait les contacts pour obtenir un cessez-le-feu et évacuer les quelque 1 500 ressortissants de l’Union européenne se trouvant au Soudan. En plus de l’UE, qui a une délégation à Khartoum, sept pays membres (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Grèce et République Tchèque) sont représentés dans la capitale.
Deux avions français ont atterri dimanche à Djibouti, avec au total 200 évacués, français et étrangers, selon Paris et une source aéroportuaire djiboutienne.
Le même jour, l’Italie a évacué tous ses ressortissants qui « avaient demandé à partir » et des « citoyens étrangers », selon la Première ministre Giorgia Meloni. « Environ 200 personnes » étaient concernées, selon Rome.
Une « poignée » de ressortissants néerlandais ont été évacués à bord d’un avion français, tandis qu’un autre groupe de Néerlandais a quitté Khartoum par la route dans un convoi de l’ONU, a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, qui espère l’évacuation d’un autre groupe à bord d’un avion néerlandais plus tard dans la journée. Le ministre a fait état d’une « opération très complexe ».
L’armée allemande a annoncé avoir évacué 101 personnes par avion militaire, précisant que deux autres avions avaient été dépêchés pour participer aux évacuations.
Un avion militaire espagnol avec « une centaine de passagers » à bord est parti dimanche pour Djibouti, selon Madrid. Une trentaine d’Espagnols et quelque 70 personnes d’autres nationalités ont décollé.
La Grèce a annoncé avoir évacué dimanche un premier groupe de ses ressortissants, dont deux blessés, vers Djibouti, « avec l’assistance de la France ».
La Suède a envoyé environ 150 soldats pour évacuer ses diplomates et ressortissants, selon son ministère de la Défense, tandis que la Norvège a elle annoncé l’évacuation de ses diplomates à Khartoum.
Turquie
Ankara a annoncé qu’elle évacuerait ses « ressortissants se trouvant dans les zones de conflit par la voie terrestre et en passant par un pays tiers ». L’évacuation des quelque 600 ressortissants a commencé dimanche depuis deux quartiers de Khartoum et de Wad Madani, à 200 kilomètres au sud.
Mais l’évacuation du quartier de Kafouri, dans le nord de Khartoum, a été reportée « jusqu’à nouvel ordre » à cause d’une explosion dimanche près d’un lieu de rassemblement, selon l’ambassade de Turquie à Khartoum.
Corée du Sud, Japon, Chine, Indonésie, Inde
D’autres pays se préparent à évacuer leurs ressortissants, notamment la Corée du Sud et le Japon, en déployant des forces dans des pays voisins.
En Indonésie, le gouvernement « prend toutes les mesures nécessaires pour évacuer les citoyens indonésiens du Soudan », a déclaré dimanche à l’AFP le ministère des Affaires étrangères.
L’Inde a indiqué travailler « en étroite collaboration avec divers partenaires pour assurer le déplacement en toute sécurité des Indiens bloqués au Soudan et qui souhaiteraient être évacués ».
L’armée soudanaise a par ailleurs déclaré qu’elle coordonnait les efforts visant à évacuer des diplomates chinois.